France : Nicolas Sarkozy mis en examen dans une nouvelle affaire
Paris , 06 octobre 2023 (Lomé Actu)- L’ancien président français Nicolas Sarkozy a été doublement mis en examen le 6 octobre 2023 dans le cadre de l’enquête sur des manœuvres frauduleuses visant à disculper les soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle en 2007, selon une source judiciaire.
Les chefs d’accusation portent sur le recel de subornation de témoin, en relation avec la rétractation de l’intermédiaire Ziad Takieddine de ses accusations contre Sarkozy à la fin de l’année 2020. Il est également accusé de participation à une association de malfaiteurs en vue de commettre l’infraction d’escroquerie au jugement en bande organisée.
L’ancien chef de l’État français a été interrogé par un juge d’instruction au tribunal judiciaire de Paris depuis le 3 octobre. Cette convocation faisait suite aux accusations de « recel de subornation, association de malfaiteurs en vue de la préparation d’escroqueries en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de la corruption de personnels judiciaires étrangers », selon une source judiciaire citée par l’AFP.
Parmi les personnes mises en cause dans cette affaire figurent Mimi Marchand, la reine des paparazzis, l’intermédiaire Noël Dubus, déjà condamné pour escroquerie, et le puissant chef d’entreprise David Layani, entre autres. Les charges contre le financier Pierre Reynaud, décédé en mai, ont été abandonnées.
Les faits reprochés à Nicolas Sarkozy concernent une série d’événements qui auraient eu lieu entre fin 2020 et le premier semestre de 2021. Tout d’abord, il aurait été tenté d’obtenir la rétractation des accusations de Ziad Takieddine en échange d’une possible rémunération. Par la suite, certains protagonistes de l’affaire auraient tenté de prouver que le document libyen, publié par Mediapart pendant l’entre-deux-tours de la présidentielle de 2012, et évoquant un financement de 50 millions d’euros, était un faux.
Nicolas Sarkozy a également été placé sous statut de témoin assisté pour son implication présumée dans une association de malfaiteurs en vue de corrompre du personnel judiciaire étranger au Liban. Certains acteurs de cette affaire sont soupçonnés d’avoir tenté de soudoyer des magistrats libanais afin qu’ils libèrent un fils de Mouammar Kadhafi détenu dans ce pays, dans le but de faciliter l’exonération de Nicolas Sarkozy.
Pour les enquêteurs, au moins 608 000 euros auraient été utilisés pour l’ensemble de l’opération, bien que les protagonistes contestent la nature frauduleuse de leurs actions.
Nicolas Sarkozy, déjà condamné dans deux affaires (les comptes de campagne et les écoutes), est désormais confronté à deux autres procès à venir.